
IA : la nouvelle arme stratégique des puissances mondiales

Alors que l’intelligence artificielle s’impose comme le moteur de la nouvelle révolution industrielle, son impact dépasse largement le cadre de l’innovation technologique. Elle redessine en profondeur les rapports de force mondiaux. De Washington à Pékin en passant par Bruxelles, les grandes puissances s’emparent de l’IA non seulement pour renforcer leur compétitivité, mais aussi comme levier de souveraineté stratégique, économique et militaire.
Cette transformation accélérée des chaînes de valeur technologiques rebat les cartes entre acteurs historiques, nouveaux entrants et États. Le centre de gravité du pouvoir technologique se déplace, mettant au défi les géants établis et ouvrant la voie à une nouvelle ère d’instabilité… mais aussi d’opportunités pour les investisseurs capables d’anticiper les secousses.
Révolution IA : au centre des bouleversements géopolitiques
La révolution IA n’est pas qu’une révolution technologique : elle est aussi motrice du bouleversement géopolitique mondial en cours, alors que les États perçoivent cette technologie comme absolument primordiale pour leur souveraineté économique, politique et militaire.
Les modèles d’IA exigent des volumes inédits de calcul, bouleversant l’organisation des chaînes de valeur technologiques, extrêmement éclatées géographiquement : de nouveaux acteurs dominent le marché, certains plongent faute de s’être adaptés assez rapidement. Cette demande en puissance de calcul provoque une ruée sur les GPUs (puces de calcul graphique) et reconfigure la relation entre concepteurs de puces, clouds et éditeurs de logiciels. Le centre de gravité se déplace de la propriété du code vers la maîtrise de la donnée et de l’infrastructure. Les acteurs qui capteront sans doute l’essentiel des marges seront ceux capables d’orchestrer l’ensemble – de la puce de silicium à l’interface utilisateur – et ceux qui feront preuve de flexibilité dans une tectonique des plaques géopolitiques mouvementée.
Les Big Techs dans l’œil du cyclone technologique et géopolitique
Cette intégration verticale pourrait à première vue bénéficier aux acteurs phares de la tech qui ont prôné cette stratégie depuis de nombreuses années : les GAFAM. Cependant, ils ne sont pas immuns aux risques de disruption. Premièrement, de nouveaux acteurs tels qu’OpenAI ayant accès à des masses conséquentes de capital parviennent à construire des infrastructures similaires, voire plus puissantes qu’eux. Ensuite, ces mêmes acteurs ont très tôt adopté une stratégie go-to-market qui leur permet d’acquérir très tôt de la data, concurrençant directement l’hégémonie des GAFAM : OpenAI compte désormais 800 millions d’utilisateurs actifs réguliers, un chiffre comparable à Meta.
Enfin, cette redistribution des cartes technologiques intervient dans un climat géopolitique tendu où les garde-fous réglementaires servent d’armes d’influence, armes auxquelles les GAFAM sont particulièrement exposés. Washington restreint l’exportation de semi-conducteurs avancés, Pékin tente de renforcer la substitution nationale et Bruxelles façonne l’AI Act pour tenter d’affirmer son autonomie stratégique (au risque de bloquer l’innovation sur le continent). Chaque bloc veut verrouiller les maillons critiques – propriété intellectuelle, flux de données, capacité de gravure – fragmentant le marché mondial. Pour les géants américains, sécuriser l’accès à l’énergie, aux talents et aux puces tout en continuant d’entraîner des modèles toujours plus puissants devient vital.
Impact marché : l’hégémonie des Mag 7 en question
Cet engouement pour l’IA entraîne une instabilité accrue sur les chaînes de valeurs : transformations structurelles, doublées de fortes fluctuations conjoncturelles.
Exemple : la pénurie de certains composants gonfle les marges de certains acteurs tout en créant des goulets d’étranglement pour d’autres. La dimension politique ajoute au désordre : les scénarios de blocage d’exportations, de nationalisation ou de scission forcée d’activités cloud font désormais partie du newsflow habituel, et les GAFAM voient leur leadership aujourd’hui contesté.
Pour les investisseurs, cette reconfiguration du paysage mondial de la tech appelle à une relecture stratégique des portefeuilles. Miser uniquement sur les grandes valeurs américaines pourrait désormais comporter des risques accrus. La diversification vers des valeurs plus résilientes au contexte géopolitique, plus innovantes, devrait être à envisager.
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