Ce qu’il faut savoir pour investir dans les sociétés non cotées
Désireux de soutenir les entreprises hexagonales, le nouveau gouvernement a plusieurs fois affiché sa volonté d’orienter l’épargne des Français vers les PME.
Investir dans les sociétés non cotées offre plusieurs avantages et permet notamment de diversifier votre patrimoine.
Plusieurs possibilités existent pour réaliser ce type d’investissement, qui peut s’avérer très rentable, à condition d’être bien accompagné.
La récente réforme de la fiscalité mise en œuvre par le gouvernement se veut comme la première étape d’une ambition affichée par les pouvoir publics : inciter les Français à mettre leur épargne au service de l’économie, et plus particulièrement pour soutenir la croissance des petites et moyennes entreprises.
Car souvent, les entreprises, pourtant principales créatrices de richesse en France, souffrent d’un manque de financement pour leur permettre de se développer face à une concurrence mondialisée.
Investir dans des sociétés non cotées présente de nombreux avantages, à commencer par un rendement qui, souvent, s’avère supérieur à celui de nombreux autres actifs.
Cette classe d’actifs, si elle est bien sélectionnée, surperforme tous les autres placements depuis ces dernières années. Elle reste toutefois sous représentée dans les allocations des Français.
Cependant, si ce type d’investissement peut être très rentable, les risques de perte le sont également.
Comment investir dans les sociétés non cotées
Il existe plusieurs voies qui vous permettront d’investir une partie de votre patrimoine dans les sociétés non cotées.
Investir en direct
C’est la forme la plus classique et la plus ancienne de ce qu’on appelle le Capital-Investissement et que les anglo-saxons nomment Private equity.
En échange d’une injection de fonds, l’investisseur prend une prise de participation au capital d’une entreprise :
- Soit en achetant des titres déjà existants auprès des actionnaires
- Soit en souscrivant des titres nouvellement émis au titre d’une augmentation de capital
Le capital investi, non liquide, est bloqué pendant un certain temps. Et les risques de perte sont importants. En cas de faillite, par exemple, vous pouvez perdre l’intégralité de votre placement.
En contrepartie du risque, les investisseurs en capital peuvent espérer réaliser une plus-value lors de la cession ou de la vente de leurs titres.
Les investisseurs doivent donc admettre une part de risque et accepter de se montrer patients avant d’obtenir des résultats à la hauteur de leurs attentes.
Investir dans des fonds dédiés
Une autre solution pour investir dans les sociétés non cotées consiste à souscrire à des produits financiers dédiés, proposés par des sociétés de gestion, les FIP (Fonds d’Investissement de Proximité) et les FCPI (Fonds Commun de Placement dans l’Innovation).
En plus de pouvoir investir dans le Capital-Investissement, ces véhicules financiers agréés par l’AMF vous permettront de bénéficier d’une réduction d’impôts.
Concrètement, les épargnants achètent des parts de ces fonds, obligatoirement composés d’une majorité de PME, auprès de réseaux bancaires ou de conseillers en gestion de patrimoine.
Pour bien choisir votre FIP ou votre FCPI, vous devez prendre en compte les éléments suivants :
- Le montant des frais de gestion qui s’appliqueront
- La crédibilité et la solidité des sociétés de gestion qui proposent ces produits
- La performance passée des fonds dans lesquels vous souhaitez investir
Sachez également que, comme pour l’investissement en direct, souscrire à un FIP ou un FCPI vous expose à un risque de perte en capital.
Investir via le financement participatif
Apparu récemment, et très en vogue, le financement participatif peut aussi vous permettre d’investir dans des sociétés non cotées. Dans ce cas, on parle de crowdlending ou d’equity crowdfunding.
Concrètement, il s’agit de plateformes de financement participatif en prêts qui mettent en relation des entreprises à la recherche de fonds et des particuliers qui souhaitent investir.
Les investisseurs peuvent choisir de prêter de l’argent à une ou plusieurs entreprises, éligibles après avoir été sélectionnées par les équipes de crédit des plateformes.
En échange d’une participation à la hauteur de leurs moyens, les investisseurs perçoivent ensuite chaque mois des remboursements du capital investi, assortis d’intérêts dont les taux sont souvent très attractifs.
Le montant minimum pour investir est souvent très accessible, tandis que le montant maximum est limité par la régulation imposée par les autorités financières.
Là encore, et malgré les garanties offertes par les acteurs de ce nouveau mode de financement, vous devez intégrer le fait que prêter de l’argent à des entreprises présente le risque d’une perte en capital.
Ce qu’il faut retenir avant d’investir dans les sociétés non cotées
Les possibilités pour investir dans les sociétés non cotées sont nombreuses et variées et peuvent vous valoir de très beaux gains, ainsi que des avantages fiscaux intéressants.
Mais les risques de perte ne sont pas négligeables. C’est pourquoi vos investissements dans les sociétés non cotées ne doivent généralement pas représenter plus de 10 % de votre patrimoine financier.
Il est donc plus judicieux d’envisager d’investir dans des sociétés non cotées en vous appuyant sur les conseils avisés de spécialistes comme votre conseiller en gestion de patrimoine.
Pour aller plus loin :
– Investissement dans les PME, petits et moyens charmes ( Le Nouvel Économiste – 16/11/2017)
– Investir dans les PME pour réduire son premier IFI (Challenges – 25/11/2017)
– Épargne : comment investir dans les PME ( Le Parisien – 31/10/2017)
– Placements : 4 clés pour tirer le meilleur du crowdlending ( Les Echos – 29/09/2017)