Taux, crédit et stratégies : Une plongée dans le paysage financier actuel
L’été 2023 a vu les marchés financiers subir des turbulences significatives, en particulier dans le domaine des taux longs, touchés par une combinaison de facteurs économiques. Du bouleversement des prévisions des banques centrales à la résilience étonnante de l’économie américaine, l’environnement économique actuel offre un terrain fertile pour une analyse approfondie des tendances et des opportunités d’investissement.
Dans cet article, Auris Gestion examinera les mouvements clés des taux, la performance du marché du crédit, et les stratégies à adopter pour naviguer dans cette période complexe, en mettant un accent particulier sur l’importance de la prudence et de la sélectivité dans le choix des investissements.
Évolution des taux longs : un été agité par des facteurs économiques variés
Période estivale ou non, les taux longs n’auront pas connu de répit au cours des derniers mois. Aux États-Unis, le taux à 10 ans s’est ainsi fortement apprécié sur le trimestre (+73 bps à 4,57%), porté par la hausse de sa composante « réelle » alors que les anticipations d’inflation restent plutôt stables.
➡️ Pour expliquer ce mouvement, les facteurs sont nombreux, mais on mentionnera notamment la révision à la hausse du programme d’émissions trimestrielles du Trésor (avec un niveau record atteint à $103 Mds !), le rebond du cours du baril de pétrole (passé de 75 à 95 dollars), le réajustement des anticipations de taux directeurs durablement plus élevés et, enfin, la résilience de l’économie américaine qui ne cesse de surprendre. Les taux européens ont également suivi ce mouvement de hausse (2,84 % à fin septembre pour le 10 ans allemand contre 2,39% trois mois plus tôt).
➡️ Pour Auris Gestion, le potentiel de progression supplémentaire semble désormais limité face aux craintes de récession de plus en plus prégnantes. En effet, les récentes statistiques économiques ont témoigné de la divergence croissante entre les États-Unis et l’Europe qui affiche actuellement un ralentissement beaucoup plus marqué de son activité, notamment dans l’industrie. Mi-septembre, les prévisions de croissance établies par la BCE ont d’ailleurs été significativement revues à la baisse, bien qu’une récession d’ampleur reste toujours exclue grâce, notamment, à la remontée des salaires réels.
➡️ Enfin, Auris note qu’avec la fin proche du cycle de resserrement monétaire, les taux courts se stabilisent, entrainant ainsi une repentification de la courbe.
Résilience du marché du crédit malgré les turbulences sur les taux
Ces turbulences sur les taux n’ont cependant pas entravé la trajectoire positive du marché du crédit depuis le début de l’année. Les obligations High Yield européennes font ainsi toujours la course en tête avec une performance de +6,33% sur l’année (indice Iboxx à fin septembre 2023).
➡️ On notera également le très beau rebond des Cocos (i.e. dettes subordonnées bancaires) qui progressent de +1,67% depuis fin juin (soit +2,96% depuis le début de l’année), soutenues par la politique de rappel au premier call de nombreux émetteurs et les nouvelles émissions sur ce segment.
➡️ Derrière ces performances, on constate un fort appétit pour le risque de la part des investisseurs, ce qui a soutenu les spreads de crédit au cours du trimestre. La saison des résultats, satisfaisante dans l’ensemble, avec des marges toujours préservées, a également été un facteur de soutien. Le retrait des liquidités de la part des banques centrales (Quantitative Tightening), qui inquiétait de nombreux investisseurs, a quant à lui été bien absorbé par le marché. De fait, cela fait plusieurs mois qu’elles ne remplacent plus leurs obligations arrivées à échéance.
➡️ Depuis juillet, en Europe, ce sont ainsi plus de 30 milliards d’euros qui sont retirés chaque mois tandis qu’on se rapproche des 100 milliards de dollars aux États-Unis. Pour autant, les très nombreuses émissions des États et des entreprises, n’ont pas entrainé d’indigestion sur le segment obligataire qui a, dans l’ensemble, profité d’importants niveaux de liquidités et de flux positifs.
Rendements attractifs et prudence accrue : le marché obligataire face à la remontée des taux
À la faveur de la remontée des taux, les rendements atteignent des niveaux que l’on n’avait pas observés depuis des années, à l’image de l’Investment Grade européen qui offre désormais du 4,74% à fin septembre ! Les flux de collecte significatifs ne sont donc pas étonnants, accompagnés d’ailleurs de carnets d’ordres souvent sursouscrits sur le marché primaire. À nuancer néanmoins, les investisseurs privilégiant la qualité et délaissant ainsi les obligations High Yield qui enregistrent une décollecte depuis le début d’année.
➡️ Cette prudence vis-à-vis des émetteurs spéculatifs semble justifiée pour Auris Gestion, car les niveaux de valorisation leur paraissent dorénavant chers dans un contexte de retour du risque idiosyncratique. Les fondamentaux des émetteurs sont bien orientés dans l’ensemble et l’accès au marché primaire ne leur est pas fermé comme en attestent les nombreuses émissions réalisées cette année.
➡️ Cependant, de nombreux refinancements sont prévus en 2024/25 alors que la hausse des charges d’intérêt commence déjà à se faire ressentir dans le coupon moyen. Cette tendance n’est pas près de s’inverser et le marché a dû réintégrer, à marche forcée, une politique de « higher for longer » sur les taux directeurs. Les banques centrales ont, en effet, clairement indiqué leur intention de les maintenir en territoire restrictif de façon durable.
➡️ On notera d’ailleurs, que le taux de défaut des émetteurs spéculatifs est déjà en hausse aux États-Unis et progresse lentement sur le Vieux Continent. Si celui-ci devrait se maintenir à un niveau modéré, prévu aux alentours de 3-4% en Europe par les agences de notation, cela milite tout de même pour une forte sélectivité sur les noms. Pour preuve, les investisseurs n’ont récemment pas répondu présents lors de l’émission de Fnac-Darty, jugeant le rendement proposé insuffisant pour le profil de risque de l’émetteur.
Rendement Sélection 2027 : Une approche défensive face aux défis du marché obligataire
Dans ce contexte, les stratégies de portage (c’est-à-dire conserver des obligations jusqu’à leur échéance) gardent tout leur sens afin de capturer le rendement actuel sur une période donnée. Il convient néanmoins de sélectionner une stratégie avec un biais assez défensif pour éviter une surpondération au marché du High Yield. Le fonds à échéance de Auris Gestion, Rendement Sélection 2027, dont la période de souscription a été prolongée à fin novembre 2023, répond d’ailleurs à ce cahier des charges.
Le fonds vise une performance nette annualisée supérieure à 5% tout en étant investi sur un portefeuille jugé assez défensif comparé aux autres fonds à échéance du marché. Cette approche défensive se base sur plusieurs axes d’investissement :
- Un minimum de 50% investi en obligations Investment Grade ;
- Une forte diversification avec 60 lignes minimum ;
- Aucune signature de notation inférieure à B- ;
- Aucune obligation perpétuelle afin d’éviter le risque d’extension. Le fonds n’était ainsi pas exposé aux obligations AT1 de Credit Suisse.
➡️ Enfin, il est important de souligner que le positionnement sur l’Investment Grade permet de renforcer considérablement la profondeur de leur univers d’investissement et d’optimiser au mieux le couple rendement/risque du fonds. Auris profite ainsi de la prime actuelle sur ce segment et réduisent dans le même temps le risque crédit du fonds.
→ Présentation du Fonds Rendement Sélection 2027
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