Investir dans le vin pour diversifier votre patrimoine
Thierry Bessard, associé fondateur de Hubsys et co-éditeur du site Gestion & Patrimoine, nous parle du fonctionnement des Groupements Fonciers Viticoles et de l’intérêt de placer une partie de son patrimoine dans le vin.
Que sont les Groupements Fonciers Viticoles (GFV) et comment fonctionnent-ils ?
Il s’agit d’un placement collectif : au départ, quelques particuliers mettent en commun leur épargne. Elle est mutualisée au sein d’une SCI (société civile immobilière), qui prend la forme d’un GFV (groupement foncier viticole). Ce dernier achète des hectares de vignes avec le capital constitué, puis trouve un vigneron et lui confie l’exploitation des terres. Chaque année, le GFV perçoit un fermage pour la location des vignes et en reverse une fraction à chaque épargnant, selon sa quote-part au capital.
Où trouver des parts de GFV ?
Ce placement est relativement difficile à trouver, car les vignes à vendre sont rares et le droit rural est complexe. Les particuliers qui veulent y investir ont donc intérêt à privilégier les professionnels, qui ont l’habitude de ce produit et sont aptes à en expliquer le fonctionnement. Parmi eux, des petites sociétés spécialisées, certaines banques privées et des conseillers en gestion de patrimoine indépendants.
A qui ce placement est-il destiné ?
Aux particuliers qui disposent d’un patrimoine solide, c’est-à-dire qui détiennent déjà de l’immobilier, des placements financiers et de l’assurance vie, et veulent diversifier leurs avoirs. Cela présuppose que ces investisseurs sont à la tête d’un patrimoine global assez conséquent, les parts de Groupements Fonciers Viticoles s’adressent donc plutôt à une clientèle ISF.
Quels sont les points noirs des parts de GFV ?
La fixation du prix de la terre est complexe, car les Safer (société d’aménagement foncier et d’établissement rural) bénéficient d’un droit de préemption, ce qui maintient la valeur des hectares à un niveau qui ne correspond pas toujours à la réalité. Ce placement est de très long terme, plus de 20 ans, il faut donc y investir pour soi, mais également dans un but de transmission. Enfin, le rendement des vignes n’est pas très élevé, de l’ordre de 1 à 2% par an en moyenne pour les domaines de qualité.
Et leurs points forts ?
Les parts de Groupements Fonciers Viticoles permettent de diversifier ses avoirs et offrent de la stabilité au patrimoine. En effet, leurs rendements sont totalement décorrélés des évolutions, parfois erratiques, des marchés financiers. Cet investissement a aussi une dimension plaisir et permet de donner du sens à son argent. En achetant des parts de GFV, des particuliers permettent à un vigneron de s’installer, il ne pourrait pas le faire sans leur aide car le prix des vignes en direct est très élevé. En général, il se créé un véritable lien humain entre les porteurs de parts et le vigneron, au-delà de l’investissement financier. Enfin, les parts de GFV sont dotées d’un avantage fiscal non négligeable en terme de transmission et d’ISF. Dans les deux cas, elles bénéficient d’un abattement de 75% jusqu’à 101 897€, et de 50% au-delà.
Pour aller plus loin :
– Le groupement foncier viticole, ce placement qui annule l’ISF et les droits de succession (L’Express – 09/05/2017)
– Pourquoi investir dans un GFV ( Les Echos – 01/07/2016)
– Défiscalisation : la vigne, une valeur sûre ? ( Le Figaro – 25/10/2016)
– Devenez propriétaire de vignes ( Les Echos – 23/09/2016)
– Les charmes de la vigne-papier (Le Monde – 25/05/2014)